Les larmes, perles de l'âme
- xpommereau
- 17 oct.
- 2 min de lecture
Les larmes sont les perles de l’âme, qu’elles expriment la joie ou la tristesse. Ces joyaux éphémères des émotions vraies se distinguent des larmes-réflexes produites par l’irritation. Hormis cela, ne les réduisons pas trop vite à n’être qu’une marque de « sensiblerie » (qui est-on pour qualifier une attitude compassionnelle de ridicule ?) ou de « pleurnicherie » jugée insincère (et attribuée à tort aux malheureux crocodiles condamnés pour toujours à l’hypocrisie). Respectons-les plutôt que de les dévaluer, et ne nous empressons pas de les essuyer comme si elles étaient honteuses, sales ou signes de « faiblesse ». D’ailleurs, en entretien, je conseille aux soignants de laisser couler les larmes du patient submergé par ses émotions, de ne surtout pas lui tendre immédiatement des mouchoirs en papier pour qu’il s’essuie et continue à s’en excuser. Si les circonstances obligent à tendre un mouchoir parce que le patient semble encore avoir impérativement besoin de « garder la face », il convient d’accompagner ce geste par des paroles rassurantes comme « Prenez votre temps » ou « Je suis là pour vous ». Cela montre que l’on respecte ses émotions et que l’on est présent pour le soutenir. Parfois, il peut être plus approprié de poser les mouchoirs à portée de main du patient sans les lui tendre directement. Cela lui permet de décider lui-même s'il veut les utiliser. L’important est qu’il ne se sente pas déconsidéré et qu’il comprenne l’intérêt de laisser libre cours à ces éclats qui, tels des brillants sous la lumière, réfléchissent et réfractent les pensées et les sentiments, illuminant les aspects cachés de l'âme. Et c’est ensuite qu’il convient de le féliciter d’avoir pu s’exprimer et de lui laisser le temps de restaurer son visage avant de quitter le bureau.


Commentaires